Le président de la CPME, Françoi Asselin, livre aux « Echos » ses priorités pour la réforme de l’apprentissage.

Quel est l’enjeu de l’apprentissage pour les PME ?

L’ADN humain des PME se construit sur les compétences. Malheureusement, beaucoup d’entre elles ne trouvent pas les personnes qualifiées sur le marché du travail. La seule voie passe par la formation initiale professionnelle. L’enjeu est donc colossal pour les entreprises et les jeunes. L’apprentissage doit devenir une voie royale d’insertion professionnelle.

 

Tout le monde est d’accord sur cela.

Comment dépasser l’incantation ? Faire de l’apprentissage une voie à part entière, normale, au côté de la voie académique, prendra du temps. Peut-être dix ans. Notre pays vit plus une situation d’échec d’orientation que d’échec scolaire. Un autre point est important : l’intergénérationnel. Nous avons tous, à un moment donné de notre vie professionnelle, croisé une personne qui nous a tenu la main. Que les aînés s’occupent des jeunes c’est fondamental et cela dépasse l’apprentissage. J’ajoute qu’il faut mettre fin à la situation de faillite de l’exigence.

 

C’est-à-dire ?

Quand on a une mauvaise note à l’école, on peut s’en remettre. Mais l’entreprise est souvent le premier lieu où les jeunes sont confrontés aux cas de sanctions immédiates. De ce point de vue, on ne peut pas demander aux entreprises, même si certaines arrivent à le faire, de rattraper les savoirs êtres ou de base non acquis à l’école. Le problème, c’est qu’on met en filière professionnelle les jeunes par défaut. On leur dit : « C’est pas grave, tu y arriveras toujours ». Ce n’est pas parce qu’on entame une filière professionnelle qu’il n’y a pas d’exigence à la clef !

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